L'usurpation d'identité

 
 

        L'usurpation d'identité progresse sensiblement en France, sur internet et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. On observe que les informations concernant notre identité ne sont pas protégées comme on le voudrait. Ces vols sont de plus en plus présents depuis que les réseaux sociaux sont devenus le nouveau mode de communication.

        L'usurpation d'identité consiste à prendre délibérément l'identité d'une personne vivante, généralement dans le but de réaliser des actions frauduleuses commerciales, civiles ou pénales, comme par exemple accéder aux finances de la personne ou de commettre un délit sous son nom. Celui qui souhaite usurper votre identité prend le maximum d'informations qu'il peut, ça peut être votre numéro de téléphone lorsque vous vous inscrivez sur un réseau social, comme votre code bancaire lorsque vous achetez un objet sur internet ou vos photos mises en ligne, etc.

On constate  trois types d'usurpation d'identité :

●  Dans un premier cas, l'usurpateur installe (à distance) un logiciel espion et malveillant à l’égard de la victime. L'usurpateur s’introduit donc dans le système de l'ordinateur de la victime et peut ainsi voler les informations qu'il souhaite. L'usurpateur est appelé hack*. Il est devenu de plus en plus facile de s’intégrer dans l'ordinateur d'un individu grâce aux nouveaux outils utilisées. Cette usurpation porte le nom «Cheval de Troie» ou «Trojan».

●  Dans le second cas, l'usurpateur envoi un message ou un émail trompeur à la victime, pour l'amener à dévoiler des informations personnelles dans le but de soutirer des renseignements tels que le numéro de carte bancaire. Par exemple l'usurpateur peut se faire passer pour une banque (en général c'est une personne en laquelle la victime a confiance), et usurper les numéros de carte de crédit. Ces techniques utilisées sont appelées «l'ammeçonnage» ou «phishing».

●  Dans le troisième cas, l'usurpateur envoie une incitation pour amener la victime à se rendre sur un site frauduleux dont l'apparence peut être la même que le vrai site (par exemple celui de sa banque ou d'un site d'achats). La victime dévoile alors les informations nécessaires à l'usurpateur sur ce faux site internet, l'usurpateur a donc les informations qu'il souhaite. L'objectif de cette technique est d'inciter la victime à révéler des informations personnelles. Cette usurpation se nomme «dévoiement» ou «pharming».

        Aujourd'hui, selon une étude du Crédoc publiée en 2009, plus de 200 000 personnes se feraient usurper leur identité chaque année avec de lourdes conséquences derrière, comme des problèmes financiers, familiaux ou psychologiques.

        Par exemple, en 2012, l'acteur français Omar Sy, fait appel à Facebook afin que les identifiants de la personne qui avait publié un faux profil à son nom, lui soient communiqués. L'usurpateur avait diffusé des informations personnelles ainsi que des photos portant atteinte à sa vie privée et à son droit à l'image. Ce n'est pas le seul, Julien Aubert, député UMP, a vu naître en 2013 un faux compte Twitter à son nom. Ce faux compte émettait des propos homophobes que les internautes avait «retweeté» croyant qu'il avait à faire aux propos de la vrai personne.

        Les victimes d'usurpation d'identité connaissent donc un danger pour eux et leurs familles puisque cela amène à de lourdes conséquences.

        En effet, selon une étude du CNIL* (Commission Nationale de L'informatique et des Libertés), environ 85 % des utilisateurs dévoilent leur vrai nom, leurs photos personnelles sur les réseaux sociaux. Une certaine partie mette même en ligne leurs opinions politiques ou religieuses, ce qui encouragerait l'usurpateur grâce aux informations délivrées sur leur identité.

        Les victimes souhaitant sanctionner l'usurpateur doivent en premier temps s'adresser directement au responsable du site afin de demander de supprimer ou de les modifier. Les victimes peuvent aussi adresser une plainte en ligne à la CNIL, c'est une démarche gratuite. La CNIL aide les victimes à faire valoir leurs droits en particulier auprès de l'usurpateur. Elle intervient aussi sur leur demande afin de supprimer de fausses informations mises en ligne ou pour reprendre l’accès à leur messagerie.

        Les victimes souhaitant connaître l'identité du responsable et éventuellement le sanctionner doivent déposer une plainte pénale soit auprès du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie de leur domicile, soit auprès du procureur de la République.

        Mais jusqu'à aujourd'hui l'usurpation d'identité n'était pas considérée, à elle seule comme un délit pénal. Seules les conséquences de l'usurpation, comme le vol d'argent ou encore la diffamation, est considérée comme un délit pénal et peut faire l'objet d'une sanction.

        En 2011 , la Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure a introduit dans l'article 226-4-1 que le fait « d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d’une ou plusieurs données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d’autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération» allait être sanctionné d'un an de prison et de 15000 euros d'amende.

 

* Voir Lexique